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Sergent au poivre, 1967


Getty Images

 

Le huitième album des Beatles, Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, vient de sortir au Royaume-Uni. Le succès est fou, les fanatiques sont comblés, les amoureux de la Beatlemania sont aux anges. Il est considéré par les critiques comme la plus grande œuvre des Beatles. C’est l’un des albums les influents de l’histoire de la musique populaire. La réussite du Sergent au poivre est le fruit de la collaboration entre John Lennon et Paul McCartney. Les deux écrivent ensemble la dernière phrase avant la montée orchestrale dans A Day in the Life, « I'd love to turn you on » qui se traduit soit par « J'aimerais te brancher », ou « J'aimerais t'allumer ».  Un énorme scandale retentit dans la presse et provoque l’interdiction de la diffuser sur la radio britannique. Mais Paul McCartney reste le génie de cet album. À l’hôtel Impérial de Londres, Paul McCartney tente d’expliquer aux journalistes comment il a fait pour écrire le Sergent au poivre. « Vous voyez mes bras, vous voyez mes jambes ! Pour écrire un album comme Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, il faut se sentir léger. Je ne parle pas de drogue, pas d’extasie ou d’héroïne ! Je parle du monde, je vois la paix ! Cet album est une œuvre d’art ! » explique le Beatles aux journalistes.

 

Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band est enregistré alors que les Beatles s'extraient de la pression liée à la Beatlemania. En août 1966, les quatre musiciens donnent leur dernier concert au Candlestick Park de San Francisco. Après cette ultime tournée aux États-Unis, le décalage ne cesse de se creuser entre ce qu'ils veulent proposer à leur public, et ce que les fans parviennent à entendre au milieu des hurlements. Les conditions de sonorisations sont balbutiantes. Les Beatles n’arrivent pas délivrer sur scène ce qu’ils produisent en studio. Ils décident de cesser. « C’en était assez ! » raconte Paul McCartney aux journalistes.

 

Le groupe profite d'un long congé pour se ressourcer. Georges Harrison se rend en Inde pour des cours de sitar, et s'initie à la culture du pays. John Lennon joue dans le film How I Won the War réalisé par Richard Lester, tourné en Allemagne. Ringo Starr, outre une escapade pour rendre visite à Lennon en Espagne, reste à Londres et passe le plus clair de son temps avec sa femme et son fils. Quant à Paul McCartney, il travaille sur la bande son du film The Family Way, voyage incognito en France puis part en safari au Kenya avec sa fiancée Jane Asher et son ami Evans. « Dans l'avion du retour, Evans m’avait demandé de lui passer le sel et le poivre, et j’avais entendu « Sergeant Pepper ». Ce malentendu nous avait fait rire et avait semé l'idée de notre projet ».

 

À la fin de l'automne 1966, les Beatles reviennent en studio à Abbey Road. Déterminés, ils s'expliquent avec le producteur en des termes résolus. « C'était très simple. Nous en avions marre de jouer en public. Mais cela nous donnait l'occasion d'un nouveau départ... », explicite Paul McCartney. « Nous ne pouvions plus nous entendre sur scène à cause de tous ces cris », ajoute-t-il. « Alors, où en étions-nous ? Nous avions essayé de jouer sur scène des chansons de notre dernier album Revolver mais il y avait tellement d'over dubs compliqués dessus que nous n'avions pu leur rendre justice. Maintenant, nous pouvons enregistrer tout ce que nous voulons, cela n'aura plus aucune importance. Ce que nous voulons, c'est placer la barre très haut, faire le meilleur album que nous ayons jamais réalisé », conclut-il. 

 

 Alan Alfredo Geday

 

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