La méfiance de Laocoon
- alanageday
- 3 juin
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Dernière mise à jour : 4 juin

La ville de Troie résiste aux assauts des Grecs depuis dix longues années.
Un matin, sur la grève déserte, les Troyens aperçoivent une étrange offrande. C’est un immense cheval de bois qui semble abandonné. Ce cheval est sans doute un présent que les Grecs font au dieu de la mer Poséidon pour s’assurer du bon retour de leur flotte. Les Grecs ont donc abandonné la guerre ! Les Troyens crient victoire, et veulent s’emparer du cheval de bois. Ce sera un magnifique trophée ! Certains sont plus méfiants et proposent de le brûler. Quelle idée ! Il faut honorer le courage des Troyens et garder en mémoire leur succès ! Un homme fend la foule pour intervenir. C’est Laocoon, grand prêtre de Poséidon, qui les met en garde : « Je crains les Grecs, même lorsqu’ils apportent des présents ». Nul ne veut l’écouter. Alors, Laocoon lance un javelot contre les flancs du cheval pour mieux le sonder. Le cheval sonne creux, mais personne n’y prête attention. On amène alors un esclave Grec, Sinon, qui jure avoir été abandonné là en sacrifice, avec le fameux cheval. Cette parole confirme leur victoire, et les Troyens s’enorgueillissent de plus belle. Il faut absolument rapatrier ce cheval dans l’enceinte de la ville !
Laocoon décide d’offrir une offrande à Poséidon pour s’attirer ses faveurs. Il sent que ce cheval n’annonce rien de bon. Aidé de ses deux fils, il immerge un énorme bœuf dans l’eau. Mais soudain, Laocoon aperçoit deux monstrueux serpents qui surgissent de la mer. Les affreuses bêtes glissent sur les vagues, les yeux en feu. Et ni une ni deux, elles se jettent sur ses fils, les démembrent, les dévorent et les enserrent. Laocoon hurle de terreur, tente de défendre la chair de sa chair à coups de javelot, à la force de ses bras, à la violence de ses poings. Mais les bêtes féroces tuent les fils en un rien de temps avant de s’attaquer au père. Une fois leur méfait accompli, les serpents sinuent jusqu’au temple d’Athéna pour s’y réfugier. Les Troyens sont abasourdis par cet horrible spectacle. Est-ce un mauvais présage ? À force de discussion, on conclut qu’il s’agit d’une réponse de la déesse Athéna qui voulait le bœuf en offrande, puisque ce présent lui est habituellement réservé. On peut donc rapatrier le cheval de bois sans crainte.
Le cheval est tiré dans l’enceinte de la cité, les Troyens en sont fiers. Une grande fête est organisée en l’honneur de leur victoire contre les Grecs. On danse, on écoute des chants, on boit du vin. On est heureux. On est saouls. Quand la nuit tombe, le rusé Ulysse donne le signal pour sortir du cheval, et les guerriers Grecs envahissent Troie. La ville est pillée et dévastée. Les femmes sont violées, les maisons brûlées et les soldats tués. On assassine tous les enfants mâles de peur de futures représailles. Troie est tombée, enfin. La ruse d’Ulysse a porté ses fruits.
Alan Alfredo Geday