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Premier homme, 1958


Getty Images

 

Je suis né en 1930 dans l’Ohio. Très tôt, j’ai voulu voler. Peut-être comme tous les enfants, mais je n’ai jamais cessé d’être un enfant ! J’avais deux ans, et mon père m’a emmené aux courses aériennes de Cleveland. Je me souviens bien de mon enthousiasme, c’était une révélation. Puis à cinq ans, je ne savais même pas lire et écrire que je faisais mon premier vol en avion. Mon cœur battait la chamade parmi les nuages. Le paysage s’éloignait, jusqu’à devenir si différent, si beau, si grandiose ! Ainsi, quelques années plus tard, j’entrai à l’Université Purdue, dans l’Indiana. J’avais dix-sept ans, j’avais des étoiles plein les yeux, je rêvais toujours de voler. L’aéronautique me passionnait. J’étais un bûcheur, le genre d’étudiant qui ne compte pas ses nuits blanches, qui veut être le meilleur, et qui fait preuve d’autant d’humilité que de persévérance. J’étais un matheux ! Il fallait que j’arrive au sommet, j’avais un objectif, et cet objectif dépassait les limites de la Terre. Mes notes n'étaient pas exceptionnelles, mais je tenais bon. Je devais ainsi suivre deux années d’études, puis deux autres de formation en pilotage, une année de service en tant qu’aviateur dans la marine américaine et terminer par les deux dernières années de licence. Un vrai parcours du combattant, mais je n’avais peur de rien. J’avais hâte, j’étais impatient, je savais pourquoi je me levais le matin.

 

J’étais très proche de ma famille. Ce fut une joie de voir ma mère et ma sœur assister à la cérémonie de remise de diplôme en tant qu’aviateur naval pleinement qualifié. Mon rêve s’était réalisé. Le ciel était la limite, mais je voulais voyager au-delà, dépasser les limites de l’entendement humain. J’intégrais un escadron de jets à la US Navy, et j’étais le plus jeune officier à remplir ce rôle. Les tensions entre communistes et capitalistes s’aggravaient. La guerre de Corée éclata, et comme tout bon citoyen, c’était de mon devoir de partir en Corée. J’effectuais des missions de reconnaissance au-dessus de la région de Songjkin, et de bombardements à basse altitude. Une fois, alors que je larguais des bombes à bord de mon VF-51, mon aile heurta un câble électrique en zone ennemie. L’aile fut cisaillée, mais je réussis à ramener mon avion en territoire ami. C’était mon premier exploit. J’avais tremblé de peur, et ce n’était que le début. Je fus décoré de nombreuses médailles pour avoir effectué soixante-dix-huit missions au-dessus de la Corée, pour mon courage et ma bravoure, et pour mon dévouement à la US Navy.

 

Après mon service dans la marine, il était temps pour moi de retourner étudier et apprendre. Je revenais à l’Université de Purdue. Retourner à l’université ne m’a pas empêché de voler toujours aussi proche des nuages. J’ai redoublé d’efforts et mes notes se sont améliorées. Mais surtout, je suis devenu président du club d’aviation de Purdue. Cela me permettait de vivre encore des aventures dignes de mon besoin d’adrénaline ! Un jour, alors que je me rendais à Wapakoneta, j’ai dû atterrir d’urgence. Pas de piste, pas de repères, j’ai aperçu un champ et j’ai foncé. L’avion a été gravement endommagé, j’ai été secoué, blessé, j’aurais pu y passer. Le fermier a accouru, il était autant furieux qu’inquiet ! Il ne comprenait ce qui était advenu à ses tomates ! Il a tout de même pris la peine de me ramener sur sa remorque à l’université. Je racontai mes exploits à mes camarades qui me tenaient en haute estime. J’étais une tête brûlée, un vrai héros. Je faisais aussi partie d’une fraternité, Phi Delta Theta, et j’avais du succès ces années-là ! Puis les études, mes belles années de jeunesse et de casse-cou, se sont achevées avec l’obtention de ma maîtrise d’ingénierie aérospatiale.

 

« Neil Armstrong vole d’une manière plus mécanique que volante ! Il a un esprit qui absorbe les choses comme une éponge ! » me complimentaient mes chefs quand j’étais pilote d’essai. J’étais un atout pour l’aventure de l’aviation humaine puis je devins un potentiel pour l’exploration spatiale. Je fus sélectionné pour le programme « L’homme dans l’espace très prochainement » du gouvernement américain en 1958. Mon rêve allait-il bientôt se réaliser ?

 

Alan Alfredo Geday

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