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Le roi des cools, 1958


 

Terrence Stephen Mcqueen, plus communément connu sous le nom de Steve Mcqueen, fonce à 180km/h sur une avenue de Los Angeles. C’est un acteur de Hollywood si cool ! Il est tellement cool que les Américains l’ont surnommé le « roi des cools ». Mais qu’aurait-il été sans Claude ? C’est lui qui lui a tout appris, son grand-oncle Claude, quand maman finissait les bouteilles d’alcool bon marché, avachie sur le canapé, et quand papa répétait ses numéros de Cirque ou partait en tournée dans le pays. Sans Claude, pas d’amour pour la vitesse, les voitures, la vie et l’adrénaline ! Il lui avait offert un tricycle rouge pour son quatrième anniversaire. Et en bas de chez lui, le petit Steve ne se lassait pas de pédaler, le plus vite possible, le plus loin possible, encore et encore. Il sourit, au volant de son bolide. Ce tricycle, c’était quelque chose ! Après ça, il ne pouvait qu’être fan des courses automobiles. Claude conduisait d’ailleurs comme un as des voitures pourtant bonnes pour la casse. Le pied sur l’accélérateur, il dévorait la route comme une panthère affamée. Quitter la ferme de Claude avait été un déchirement. Quand maman s’était remariée, elle avait voulu l’emmener avec eux, pour une vie triste et misérable, loin de son idole. Il avait huit ans, et il n’avait pas droit au chapitre. Claude lui avait légué une montre de poche en or avec une inscription à l'intérieur du boîtier : « À Steve - qui a été un fils pour moi ».

 

Personne ne croyait en Steve, ce cancre à moitié sourd et complètement dyslexique qui ne tenait pas en place. Tous se moquaient de lui, instituteurs et camarades. Il était loin d’être le « roi des cools » à cette époque. A la maison, la violence était son quotidien, et maman buvait des bouteilles sans fond. Il songeait parfois à mettre les voiles loin de cet enfer, quand son beau-père le fouettait de sa grosse ceinture ou le faisait taire à coups de poing. Et un beau jour, il le fit. La vie dans la rue avait ses bons côtés, mais il fallait être sacrément débrouillard pour survivre, et pas très honnête non plus. Il intégra un gang de rue, se battit à tire larigot, commit quelques délits mineurs, et grandit dans la poussière des trottoirs sales et la cruauté de la pauvreté. Mais il était libre. Libre comme l’air, et enfin, il n’avait de compte à rendre à personne. La voiture fonce sur l’avenue de Los Angeles, ce ne sont que de vagues souvenirs. Steve Mcqueen n’entend même pas le moteur du bolide vrombir. Il appuie sur la pédale d’accélération. Ce n’est pas une vengeance, il n’a aucun remord d’être venu vivre loin de tout ça en Californie.

 

En 1974, Steve Mcqueen est l’acteur le mieux payé au monde pour ses rôles d’anti-héros mis en avant au plus fort de la contre-culture des années 1960. Le roi des cools laisse une trace indélébile sur ses admirateurs qui n’hésite pas à acheter ses lunettes Persol du film L’affaire Thomas Crown pour 70000 dollars américains, l’une de ses motos pour 276000 dollars, sa Ferrari 250GT au prix de 2,31 millions de dollars, et enfin sa Rolex Explorer II pour 234000 dollars. La liste des objets cools portés par Steve Mcqueen et vendus aux enchères est longue. Le roi des cools, Steve Mcqueen n’a pas fini de faire parler de lui. Sa personnalité continue de hanter l’esprit des femmes et ses gadgets, comme du temps de son grand-oncle Claude, n’ont pas fini de fasciner les hommes.

 

Alan Alfredo Geday

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