Malgré la Grande Dépression qui sévit aux États-Unis depuis le Krach boursier de 1929, malgré l’état désastreux de l’économie, malgré un taux de chômage sans précédent, l’ambitieux projet de John David Rockefeller est en construction ! Oui, les constructions continuent dans l’ensemble du pays, et plus particulièrement à New York, cette mégalopole hantée par les gratte-ciels. Et le géant de Rockefeller s’annonce grandiose ! Il a toute une histoire, mais avant d’en connaître les grandes lignes, il s’agit de présenter son promoteur.
On a déjà entendu ce nom quelque part, on l’a déjà lu sur des plaques commémoratives. John Davison Rockefeller est un magnat du pétrole ayant fait fortune en Californie grâce aux ressources pétrolières découvertes dans la ville des anges : Los Angeles. À la fin des années 1920, le richissime magnat décide de construire un complexe de bâtiments dans Midtown, son quartier, sur l’île de Manhattan à New York. En effet, le gentleman vit sur la 54e rue, et souhaite donner vie à ce quartier en plein cœur de la ville. Et pourquoi pas construire un complexe immobilier ? Cette fois-ci, il ne s’agit de l’église de Riverside qu’il a lui-même financé, et encore moins d’un champ pétrolifère pour extraire l’or noir, mais bien d’un gratte-ciel : le Rockefeller Plaza.
Le complexe est conçu comme une « ville dans la ville ». Pour la première fois dans l'histoire urbaine, il est question d'élever un grand ensemble d'immeubles associant bureaux, commerces et équipements de loisirs. Le style se veut art déco, style très en vogue à l’époque. Le Rockefeller Plaza se compose de plusieurs immeubles qui sont reliés par des passerelles, rappelant la merveille des jardins suspendus de Babylone. Pour le projet, 228 bâtiments sont rasés sur le site, et quelques 4 000 locataires sont relogés. C’est un vrai chamboulement. Il faut faire table rase avant d’ériger le monstre de Rockefeller ! Rien n’est assez grandiose pour le richissime homme d’affaire, et ce sont plus de quatorze millions de pieds cubes de pierre calcaire de l’état d’Indiana qui sont commandées pour égayer les façades des bâtiments. Il s’agit de la plus grande commande de l’époque !
Mais comment peut-on construire un tel gratte-ciel ? Rockefeller embauche plus de quatre milles ouvriers sur le titanesque chantier. En temps de crise, ces derniers sont prêts à tout, et même à risquer leur vie sur les échafaudages et les passerelles. La plupart sont italiens, la main d’œuvre la moins chère de l’époque. John Davison Rockefeller n’assiste pas à l'achèvement des travaux qui se prolongent après sa mort. Les travaux se terminent enfin en 1939 ! Le voilà, le géant de New York ! Il s’élève au-dessus des taxis jaunes et de Central Park. À la pointe de la modernité, il est fin prêt, et il ne manque pas d’impressionner les Newyorkais.
Aujourd’hui, le Rockefeller Plaza, l’empreinte de New York, accueille le fameux sapin de Noël qui réjouit chaque année huit millions de Newyorkais.
Alan Alfredo Geday
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