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Le cosmologue, 1979


 

Stephen Hawking est né en 1942 dans une famille de médecins à Oxford, siège de la prestigieuse université britannique. Dans la famille Hawking, on naît avec l’intelligence, et on est quelque peu excentrique. La mère du petit Stephen travaille comme secrétaire pour un institut de recherche médicale, et son père est chercheur médical. Les Hawking sont des scientifiques, des passionnés, ils lisent pendant les repas, ils discutent des nuits entières, et le petit Stephen n’en perd pas une miette. Mais ils n’auraient jamais imaginé qu’un jour leur fils donnerait leur nom à une théorie de renommée mondiale, une théorie bouleversant les lois de la relativité : « le rayonnement de Hawking ». Qu’est-ce que le rayonnement de Hawking ? « Le rayonnement de Hawking est un rayonnement que doit émettre tout trou noir du fait des lois de la mécanique quantique et qui provoque son évaporation par perte de masse, de moment cinétique si le trou noir était en rotation et de charge électrique, s'il était chargé. Le phénomène est surprenant car un trou noir ne devrait pas rayonner dans le cadre de la théorie de la relativité générale car rien de ce qui pénètre sous son horizon des événements ne peut plus en sortir dans cette théorie ». Ça parait compliqué, seuls une poignée d’initiés peuvent en comprendre les tenants et les aboutissants.

 

À l’université, sa détermination et sa créativité scientifique se font vite remarquer. « Il lui suffisait de savoir que quelque chose pouvait être fait, et il pouvait le faire sans chercher à voir comment les autres le faisaient », témoignera son ancien professeur de physique. Stephen Hawking a l’esprit de recherche, comme son père, et l’envie de laisser une trace unique et indélébile dans le grand livre de science. Mais il n’y a pas que les mathématiques dans ce monde. Stephen Hawking est aussi un jeune homme sportif et bien bâti. Il dirige ainsi une équipe d’aviron, et cultive son image de casse-cou, de tête brûlée, dirigeant son équipage sur des parcours risqués. Car Stephen Hawking, en science ou dans la vie, n’a jamais peur. Mais pour s’aventurer dans le monde scientifique, il lui faut travailler d’arrache-pied, et il passe pas moins de mille heures à étudier pendant ses trois années à Oxford. Pour son projet d’études supérieures en cosmologie à l’université de Cambridge, il doit remporter son examen final avec une mention de première classe. Malheureusement, il arrive à la limite entre la deuxième et la première place. Les examens le rendent anxieux, et malgré son talent incontestable, il a perdu ses moyens. Ainsi, un fameux professeur d’Oxford s’intéresse à son cas, et lui demande quels sont ses projets. « Si vous me décernez la première, j'irai à Cambridge. Si j'obtiens la deuxième, je resterai à Oxford, alors je m'attends à ce que vous me donniez une première », déclare Stephen Hawking, persuadé d’être considéré comme un élève paresseux et difficile. Le professeur lui répond par un sourire complice, impressionné par cette réponse aussi courageuse qu’insolente, et note « première classe » sur son carnet d’évaluation. Ce jeune homme ira loin, il en est certain.

 

Mais alors qu’il n’a que 21 ans, que ses projets scientifiques s’annoncent radieux et qu’il est à l’apogée de sa jeunesse, il remarque que son corps s’affaiblit. Il ne rame plus comme avant sur le lac de l’université, ses muscles se raidissent. Et un beau jour, il chute dans les escaliers. Il se rend à l’hôpital, et le diagnostic des médecins est sans appel : il est atteint d’une maladie dégénérative très grave. Stephen Hawking finira totalement paralysé. Dans quelques années, il sera en chaise roulante. Le jeune homme est dévasté. Mais il est bien décidé à préparer son avenir. Alors qu'il perd peu à peu la capacité d'écrire, il développe des méthodes visuelles compensatoires, notamment en voyant les équations en termes de géométrie. Ces réalisations peuvent être comparées à celles de Mozart composant une symphonie entière dans sa tête.

 

Stephen Hawking quitte le monde en 2018. Sur sa pierre tombale sont inscrits les mots : « Ci-gît ce qui était mortel de Stephen Hawking 1942-2018 », ainsi que sa plus célèbre équation.

 

Alan Alfredo Geday

 

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