La voiture du peuple, 1960
- alanageday
- 26 mai
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« Volkswagen » en allemand c’est la « voiture du peuple ». Tout le monde l’a déjà vue garée au coin d’une rue, pénétrer l’avenue des Champs-Élysées et même donner des coups de carburant dans les garages de la campagne. Les garagistes se procurent encore aujourd’hui des pièces détachées des anciens modèles, des pièces introuvables. Certains amateurs collectionnent les anciens modèles Volkswagen, au cas où leur production s’arrêterait. Ils aiment la conduire sur une route de la campagne, pavaner dans une autre époque, se rappeler le bon vieux temps. Ils ont la sensation d’être des pilotes à bord de la Volkswagen, tout est si bien automatisé et conçu, même quarante ans après sa conception et la vente du premier modèle. D’autres ne conservent que la carrosserie pour remodeler l’intérieur à leur façon. Ce sont de vrais mécaniciens qui s’intéressent à cette voiture. Ils détachent les pièces, passent des après-midis entiers à changer les bougies, à la repeindre et à lui donner une nouvelle vie.
Ferdinand Porsche, célèbre concepteur de véhicules haut de gamme et de voitures de course, essayait depuis des années d'intéresser un constructeur pour une petite voiture convenant à une famille moyenne. Ainsi, il a imaginé une voiture appelée « Volksauto » en 1933. Pour ce faire, il a utilisé de nombreuses idées populaires et plusieurs des siennes. Il a mis au point un moteur arrière refroidi par l’air, une suspension à barre de torsion et une forme de « coccinelle ». Le capot avant était arrondi pour une meilleure aérodynamique, ce qui s’avérait nécessaire avec un petit moteur. Puis, en 1934, Adolph Hitler s’impliqua dans la construction automobile et ordonna la production d'un véhicule de base, capable de transporter deux adultes et trois enfants à 100 km/h. Il voulait que tous les citoyens allemands aient accès à une voiture. Alors, les plans de Ferdinand Porsche ont été repris pour faire la voiture que l’on connait, la fameuse Volkswagen. Ainsi, la « voiture du peuple » est née, pour une valeur de neuf cents reichsmarks. Le salaire moyen en Allemagne étant de trente reichsmarks, la voiture n’était donc pas si facilement accessible à la classe moyenne. Finalement, la voiture devint un grand luxe, et seul un Allemand sur cinquante possédait une. Mais c’était une fierté allemande !
Dans cette vieille carcasse de Volkswagen, les trois frères s’entraînent à la conduite. Hans, Friedrich et Ludwig n’ont plus que deux heures pour passer le temps. Deux heures, ça peut paraître long, mais quand on est en face d’une carcasse de Volkswagen, il y a de quoi imaginer des jeux. Mais la Volkswagen n’est pas un jeu d’enfant. Ce sont les adultes qui la conduisent et surtout les hommes ! Hans remet sa chemise dans son short, et prend les commandes. Friedrich s’empare du levier de vitesse, et veille sur la route en tant que co-pilote. Enfin, le plus jeune, Ludwig reste assis à l’arrière. On s’amuse et on se détend. On se passionne pour la Volkswagen. Les mères ne vont pas tarder à arriver.
Alan Alfredo Geday