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La reine Lucie, 1931


Getty Images

 

Son nom dérive du latin et signifie « lumière ».  La couronne de la reine Lucie éclaire l’obscurité et la nuit profonde. Ses bougies se consument, ses flammes vacillent et flottent dans les ténèbres, et la cire ne cesse de fondre. La reine Lucie réconforte les adultes, et impressionne les enfants de son auréole de feu. On a tant vu de photographies de ce genre. Des femmes portant une couronne de cierges. Surtout dans les pays Scandinaves. Mais d’où vient cette tradition ? On sait que la fête de la reine Lucie se situe un peu avant celle de Saint Thomas. S’agit-il d’une sainte honorée par l’église ?

 

Cette tradition suédoise de porter une couronne de cierges remonte à l’époque romaine, et dérive de la légende de Sainte Lucie. Mais qui était-elle ? Selon des textes apocryphes, elle est issue d’une riche famille sicilienne. Sa mère Eutychie souffrait d’une hémorragie et d’une inflammation des entrailles depuis déjà quatre ans. Son mal était sans remède ni guérison. Grande prêcheuse de Sainte Agathe, Lucie décida un jour de conduire sa mère Eutychie devant le tombeau d’Agathe à Catane. « Sainte Agathe ! Pouvez-vous par la miséricorde et la grâce de Dieu guérir ma mère de tous ces maux et ces douleurs ? Je suis dans l’impasse, je suis impuissante ! Je suis dans la désolation ! Sainte Agathe, aidez-moi ! »

 

La nuit était tombée, et Lucie ne trouvait pas le sommeil. Les nuages s’étaient amassés dans le ciel et la nébuleuse éclairait parfois la ville de Syracuse de ses lames tranchantes et brillantes. Quand tout à coup, Sainte Agathe vint à la rescousse de sa fille. « Vierge Lucie, ma sœur, pourquoi viens-tu me demander ce que tu pourras bientôt accorder toi-même à ta mère ? Comme j'ai été établie gardienne de la ville de Catane, tu seras établie gardienne de la ville de Syracuse ».  Le lendemain, un miracle se produisit et la mère de Lucie, Eutychie, recouvra la santé. À la suite de cette guérison, Lucie demanda à sa mère la permission de distribuer aux pauvres tout ce qui lui revenait de l'héritage de son père, ce qu'Eutychie accorda. Toutes deux se mirent alors à donner chaque jour aux pauvres tout ce qu'elles possédaient.

 

Avant sa maladie, Eutychie l’avait promise à un prétendant. Ce dernier se mit en colère lorsqu’il apprit que Lucie avait fait vœu de chasteté, selon la tradition de Sainte Agathe. Furieux et désavoué, il la dénonça auprès des autorités romaines locales, qui la condamnèrent à la prostitution dans un bordel. Agathe reliquat au romain Pascasius qui la malmenait : « Si vous me faites violer, ma chasteté n'en sera que doublement récompensée dans le ciel ». Pris de fureur, Pascasius fit alors verser sur elle de la poix, de la résine et de l'huile bouillantes, puis la fit entourer d'un bûcher auquel on mit le feu. Selon la légende, elle se révéla insensible aux flammes. Le feu se répandit, et le corps de Lucie demeura intacte. Les flammes remontèrent jusqu’à son cou, mais Lucie ne ressentit rien. Les romains devinrent furieux. Qui était cette femme ? Ils tentèrent de la décapiter d’un coup d’épée. La lame s’enfonça et la martyre rendit son dernier le souffle. Le ciel de Syracuse gronda, la ville s’éclaira.

 

Lucie, comme tous les premiers chrétiens, trois siècles après la résurrection de Jésus, fut été victime de la persécution romaine. On trouve encore aujourd’hui dans une inscription datant de l’an 400 deux églises qui lui ont été dédiées en Grande Bretagne à une époque où le pays était largement païen. On ne connait pas sa date de naissance, mais elle est morte à Syracuse en Sicile en 304. C’est une sainte patronne, protectrice des habitants de Syracuse et des environs.

 

Qui peut oublier un tel acte ? Personne, et c’est la raison pour laquelle l’église fête cette martyre le 13 décembre.

 

Alan Alfredo Geday

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