Le Nigéria obtient son indépendance totale des Britanniques en 1960. Il fut un temps où les colons britanniques exploitaient le sol fertile. Il fut un temps où ils occupaient le Nigéria par la force de leur armée et accaparaient toutes les ressources agricoles. Ils pouvaient ainsi rapporter dans le Vieux Monde des fruits, du coton, de l’étain, du cacao, des arachides, et de l’huile de palme. Le Nigéria appartenait aux Britanniques. Le problème n’est pas à qui appartient cette terre, mais que fait-on de la terre ? Il faut bien l’exploiter. Mais que faire quand les Nigérians découvrent l’or noir, après l’indépendance, dans les rivières du Delta et dans le golfe de Guinée ? C’est la malédiction tant convoitée par le gouvernement américain. Les Américains veulent avoir le pouvoir sur l’or noir. Ils veulent avoir la main mise sur toute le pétrole mondial. Et tout doit être côté en dollars américains. Qui ose dire non à la superpuissance américaine ? Ils ont libéré l’Europe de la guerre avec une aide militaire sans précédent. Ils ont relevé l’Europe et les pays ravagés grâce à leur plan Marshall. Sans pétrole, leur pays ne peut pas fonctionner. Sans l’or noir, ils ne peuvent pas avancer, leur économie serait réduite à néant. Il fut un temps où les ressources du Nigéria n’étaient plus rentables. L’exploitation du sol ne rapportait pas beaucoup à l’Empire britannique. La gestion de l’Empire britannique devenait un problème, et les Anglais avaient décidé de rentrer chez eux. L’indépendance était déclarée.
Quand les Nigérians découvrent l’or noir, un dicton fait son apparition : « Le problème n’est plus l’argent, mais que faire de tout cet argent ? » À tel point que l’on était prêt à déclarer toute une région du Nigéria indépendante au nom de ses riches ressources. La guerre du Biafra éclate lors d’un coup d’état un 1966. Les dollars américains sont colossaux, et les hommes puissants veulent s’enrichir. L’or noir est maudit, le dollar américain est béni. « Faites ce que bon vous semble de votre pays, nous les Américains, on veut le pétrole ! » L’économie de la superpuissance tourne à plein régime, mais au Nigéria, au Biafra, des centaines de milliers de personnes prennent la fuite devant cette guerre civile qui déchire le pays. Tout le monde veut s’attribuer l’or noir. C’est une guerre civile inter-ethnique qui dévaste le Biafra touché par la famine. Les populations fuient, les hommes prennent leur famille et partent là où il n’y pas de guerre, là où les hommes ne s’entretuent pas dans les villages. La guerre du Biafra intègre vite d’autres comme l’Angleterre et la France. Puis les Israéliens demandent l’indépendance du Biafra. Ah ! Cet or noir est vraiment une malédiction pour le monde entier ! Fini le temps des charrettes ! On roule sur les immenses autoroutes américaines grâce au pétrole. Fini le temps de l’encre ! On fabrique des ordinateurs avec des puces numériques qui se conçoivent grâce à l’or noir maudit. Un ordinateur de 24 kilos accompagné d’un écran de 17 pouces nécessite 312 litres de pétrole. Le monde s’est éduqué et s’est instruit, mais au Biafra les hommes s’entretuent pour continuer la course au progrès.
« Laissez-les faire la guerre ! Heureusement qu’ils font la guerre ! Du moment qu’ils nous donnent du pétrole ! » pourrait penser un haut gradé de la CIA. Il ne faut pas toucher à l’or noir du sol américain. On garde toutes les réserves. On ouvrira les robinets quand bon nous semble. Pour l’instant, c’est la loi du pétrodollar et rien de plus, rien de moins. Et c’est déjà ça ! Pour des millions de barils importés tous les ans, au prix de 50 dollars le baril, cela fait…
Beaucoup !
Alan Alfredo Geday