Les chemises à fleurs sont à la mode en Angleterre. Toute la jeunesse anglaise forme un joyeux bouquet. Pas de drogue ! Enfin, juste un peu, mais pas beaucoup ! Pour avoir l’esprit serein. C’est la mode hippie ! Et les petites voitures font souvent office de hippie mobile. Les Anglais et les Anglaises réclament la paix. Celle des cœurs et des états. Ils sont le monde de demain, un monde où le bonheur et l’amour sont rois. Fini l’empire britannique où le soleil ne se couchait jamais, pour reprendre Winston Churchill. Aujourd’hui, il faut vivre sans soucis. Les derniers pays colonisés proclament leur indépendance, les voilà aujourd’hui en train de promouvoir la paix à travers le monde. Et les jeunes Anglais sont de tout cœur avec eux. Mais la paix demande d’énormes changements ! La guerre fait rage au Vietnam, les soldats américains meurent tous les jours, et les villageois trépassent dans les flammes. Le conflit entre les Américains et les Russes se prolonge, ne cesse de croître, et on attend toujours qu’un homme universel marche sur la lune. Les Anglais manifestent de temps en temps dans les universités, mais ils sont loin du Mai 68 mondial, ces jeunes hippies. Il doit y avoir un autre moyen de manifester que de lancer des pavés sur les voitures. C’est porter des chemises fleuries, des pantalons où sont imprimés de belles roses et marguerites. Ça, c’est la paix ! Et la musique, l’amour, la liberté…
— Si je devais choisir un homme qui marche sur la lune, je choisirai Paul McCartney, s’enthousiasme Jenny.
— Ah non, il est en hors de question ! Pour moi, c’est George Harrison qui posera les pieds sur la lune ! réplique Elizabeth. C’est le plus lunaire.
— Ça suffit comme ça ! dit John. Nous ne sommes pas là pour nous disputer mais pour partager notre paix avec nos futurs lecteurs.
— Souriez ! lance le photographe. Trois deux un ! Elle est magnifique ! Alors là pour promouvoir la paix, ces fleurs feront l’affaire !
— Jenny, tiens-moi la main ! dit John.
— Andrew ! lance Elizabeth. Assieds-toi sur le toit de la hippie mobile.
— Souriez ! Trois, deux, un ! lance le photographe en en déclenchant son appareil photo.
Et pour faire la paix, il faut se mettre d’accord sur les couleurs et les motifs. Est-ce qu’on préfère une chemise avec des tulipes jaunes ? Ou un pantalon avec les tournesols de Van Gogh ? Ou des œillets, symbole de la liberté au Portugal ? Chacun ses goûts, chacun son penchant pour les fleurs. Et pourquoi pas aussi une robe avec des bougainvilliers !
Et John fredonne la chanson des Beatles :
« Love, love me do
You know I love you
I'll always be true
So please
Love me do
Whoa, love me do
Love, love me do
You know I love you
I'll always be true
So please
Love me do
Whoa, love me do
Someone to love, somebody new
Someone to love, someone like you… »
Alan Alfredo Geday
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