Shirley savoure l’instant aux côtés de Robert, son amant. Elle lui lance des regards langoureux à la dérobée. Elle aime sa chevelure épaisse qui se perd dans le vent, et ses yeux noirs, brillants comme un éclat de lune. Le moment est magique. Le ressac de la mer sous le soleil d’automne est si poétique… L’horizon est infini. Elle se sent chez elle dans cette Mercedes, ce joyau allemand qui s’engouffre sur la route 101. Voilà deux jours que Shirley et son amant traversent la côte ouest des États-Unis. Ils sont partis du port de San Diego et ont contemplé le paysage défiler sous leurs yeux, la mer murmurer à leur oreille, le soleil frapper leur front. Le climat de la Californie est clément à cette période de l’année. En automne, on n’a ni chaud ni froid. « Emmène une petite veste avec toi au cas où la brise se lève », lui a dit Robert avant de partir. « Je n’arrive pas à croire que nous allons rouler sur la route 101. C’est mon rêve de toujours d’arriver au Golden Gate de San Francisco ! » lui a-t-elle répondu.
L'US 101 est appelée « Oregon Coast Highway » dans l'Oregon, et « Pacific Highway » dans certaines parties de la Californie. Elle est également appelée « The 101 », prononcée « the one o one » par les Californiens du Sud. C’est une autoroute mythique et légendaire. Shirley n’en doute pas :
— Quelle est belle !
— Oui la mer est magnifique…, dit Robert.
— Je ne parlais pas de l’horizon mais de l’autoroute.
Shirley enlace son amant. Elle lui croque les oreilles. Elle a hâte d’arriver à San Francisco. Toute aventure a une fin, et les vacances se terminent bientôt. Elle imagine le pont gigantesque se dessiner sous ses yeux. Elle espère qu’elle le verra de loin. Qu’il est bon de vivre en Californie. Cet état se découvre tous les jours, tous les mois et tous les ans. On n’a pas fini de visiter la Californie.
— Est-ce qu’on dormira à la belle étoile en admirant le pont ? demande Shirley.
— Si tu le souhaites, on peut même voir le soleil se lever sur le Golden Gate…
— Ce serait si romantique ! insiste Shirley.
Robert lui tend une tasse de café fumant. Elle y trempe ses lèvres et continue de rêver. La mer commencer à s’agiter, et la marée monte. Il ne faut pas tarder avant de reprendre la 101. Shirley apprécie ce moment de tendresse. Ils sont seuls, là, admirant la mer. Ses idées se purifient, son esprit se repose. Elle ne vit pas le stress des embouteillages de Los Angeles, la ville des anges. Après avoir franchi le Golden Gate bridge, ils continueront à travers le pays du vin et les forêts de séquoias. Shirley enlace un dernière fois Robert avant de reprendre la route. Elle s’installe à droite. Robert range les thermostats de café et de thé.
Et les voilà repartis en direction de San Francisco !
Alan Alfredo Geday
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