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Apollo 17, 1972


 

Que d’émotion ces jours-ci ! Que d’évènements aussi saccadés que passionnants ! Deux fratries se sont réunies devant le poste de télévision cet après-midi. Ces enfants d’Orlando rêvent déjà de devenir astronautes au service de la NASA. Mais pour ça, il faut travailler les mathématiques. Ce n’est pas un problème pour eux. « Et il ne faut pas avoir peur des souris ! » commente une mère qui les surveille. En effet, dans le cadre de la mission Apollo 17, l’équipage ne se compose pas de trois astronautes comme toutes les autres missions, mais de huit ! Si l’on considère, bien sûr, les cinq souris : Fe, Fi, Fo, Fum et enfin la femelle Phooey.

 

La lune fait rêver les enfants et les transporte dans un autre monde : celui de la conquête spatiale. Voilà cinq jours que ces enfants assistent tous les après-midis aux exploits d’Eugene Cernan, le commandant de la mission Apollo 17, de Harrison Schmitt, le pilote du module lunaire, et de Ronald Evans, le pilote du module de commande. Les enfants s’amusent et écoutent les deux astronautes faire des expériences sur la surface de la lune. Apparemment, Eugene Cernan veut faire une partie de golf ! C’est l’idéal, c’est vaste et vallonné de cratères ! Mais pour Harrison Schmitt, qui a parfaitement amerri le module lunaire deux jours auparavant, il n’y a pas de temps à perdre ! Les deux astronautes sont limités en oxygène et doivent récupérer plus de cent kilogrammes de roches ! Ronald Evans, qui orbite autour de la lune avec les souris, ne manque pas d’exprimer sa tristesse au centre de contrôle de Houston. L’une des souris est décédée. De leur côté, Eugene et Harisson expérimente le fameux rover pour la troisième fois. Les enfants sont happés par les images de la télévision. C’est tellement beau ! Le vide lunaire est grandiose ! Les astronautes doivent se sentir seuls là-haut ! « Enfin ! À plus de trois cent mille kilomètres de la Terre ! Le voyage a dû être long ! » soupire la mère. Lorsque le premier homme a marché sur la lune, ces enfants étaient encore des nourrissons. Mais ils connaissent tous le nom de ce fameux héros qui a foulé le sol lunaire le premier : Neil Armstrong.

 

Le but de la mission Apollo 17 est d’échantillonner des roches lunaires et d’étudier la possibilité d'une activité volcanique relativement récente. Harrison Schmitt enfonce la sonde dans le sol. Elle demeurera et enverra des mesures à la Terre pour renseigner sur l’activité sismique de la lune. Eugene Cernan travaille près du rover quand, tout à coup, son marteau se coince sous l'extension de l'aile arrière droite, le cassant accidentellement. La poussière s’élève et salit la tenue des deux astronautes. Zut ! De son côté, Ronald Evans surveille ses souris. Quatre sont encore en vie et endeuillées. Il ne va pas tarder à retrouver ses collègues pour retourner sur Terre.

 

Le premier homme, Neil Armstrong, a marché sur la lune en 1969. On s’en souviendra toujours : « C’est un petit pas pour l’homme, mais un bon de géant pour l’humanité ! » À l’inverse, Eugene Cernan est le dernier homme à avoir marché sur la lune. Le voilà qui monte à bord du module lunaire : « Je suis à la surface ; et, alors que je fais le dernier pas de l'homme sur la Lune, de retour chez moi pour un certain temps - mais nous croyons que ce n'est pas trop loin dans le futur - je voudrais juste dire ce que je crois que l'histoire retiendra ce jour, que le défi de l'Amérique d'aujourd'hui a forgé le destin de l'homme de demain. Et, alors que nous quittons la Lune, nous partons comme nous sommes venus et, si Dieu le veut, comme nous reviendrons, avec la paix et l'espoir pour toute l'humanité ».

 

« Bon vent à l'équipage d'Apollo 17 ! » conclut-il sous les applaudissements des enfants qui le regardent.


Alan Alfredo Geday

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