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Les débuts d’une princesse, 1981


 

En 1961, Diana Spencer naquit fille, au grand désespoir de ses parents. Il fallait perpétuer la lignée familiale. Quand on a du sang bleu, il faut qu’il coule dans les veines d’un homme. Et ainsi, Diana ne reçut aucun prénom pendant la première semaine de sa naissance. On était si déçus. Les Spencer avait mis au monde deux filles et un garçon, lequel était mort un an avant la naissance de Diana. C’était un violent coup du destin. La famille Spencer était ébranlée, et les disputes se multipliaient. À l’église Sainte Mary Magdalene de Sandringham, rien ne présageait le destin d’une princesse. Ce jour-là, les rayons lumineux traversaient les vitraux dans l’intimité des Spencer. Diana entrait dans une nouvelle vie et foi. Le prêtre versa l’eau bénite sur son front. Elle était baptisée. Mais le désir d’avoir un garçon pour perpétrer la tradition familiale était plus fort que tout. « Ce fut une période terrible pour mes parents et probablement à l'origine de leur divorce, car je ne pense pas qu'ils ne s'en soient jamais remis », dira plus tard le frère cadet de Diana. Diana grandit à Park House, situé sur le domaine de Sandringham. Mais le monde était si petit, les dés étaient lancés et la destinée toute tracée. La famille royale passait fréquemment des vacances à la Sandringham, et Diana jouait avec les fils de la reine, le prince Andrew et le prince Edward.

 

La tension chez les Spencer ne cessait d’augmenter et les parents se séparèrent. Après le divorce, Diana vécut chez sa mère à Londres, puis chez son père qui trouva du réconfort auprès d’une comtesse que Diana détestait. Elle était brutale et très instable. Diana qualifiera plus tard son enfance de « très malheureuse. » En outre, Diana ne brillait pas à l’école, échouant deux fois ses examens de fin d’études. Elle aimait l’esprit d’équipe, et la scolarité était trop individualiste, trop solitaire et pas assez fraternelle. Elle fut néanmoins récompensée pour son esprit communautaire par un prix de West Heath. Et malgré ses notes médiocres, elle développa de nombreux talents comme le piano, la natation, le ballet ou les claquettes. Ainsi, après ses études, Diana enchaîna les emplois peu rémunérés, elle travailla comme professeur de danse, puis comme assistante maternelle, fit quelques travaux de nettoyage ou hôtesse dans les réceptions. Ce n’est qu’en cet après-midi de 1977 que Charles, le fils ainé de la Reine, fut invité à une partie de chasse à Althorp, le domaine de soixante kilomètres carrés des Spencer. Charles n’était pas venu voir Diana mais bien sa grande sœur Sarah qu’il fréquentait depuis peu. Charles n’était pas discret et déboula sur la propriété familiale dans un cabriolet Aston Martin. C’était la première fois que Diana et Charles se rencontraient. La future princesse n’avait alors que seize ans. « C’était une très séduisante jeune femme de seize ans, elle était drôle et plein d’entrain », la qualifiera plus tard Charles. De même, Sarah et Diana furent invitées à voir Charles jouer à une partie de polo durant l’été 1980. C’est à ce moment-là que Charles s’intéressa sérieusement à Diana en tant qu’épouse potentielle, malgré son amour pour Camilla Parker Bowles. La rencontre était arrangée par la famille royale qui prévoyait une union de choix.

 

Alors que les préparatifs du mariage s’achevaient, Charles avoua à ses proches être en proie à de sérieux doutes. Il connaissait à peine Diana, il ne l’avait vu que treize fois en tout et pour tout ! Et la veille du mariage, il avoua à sa future épouse qu’il entretenait une liaison avec Camilla, et qu’il était fou amoureux d’elle. Diana ne sut comment réagir, et elle se sentit prête à annuler la cérémonie. La pression de la famille royale était trop importante, le monde entier attendait ce mariage, et ainsi, malgré ces malheureux hospices, le couple se maria.

 

Diana n’avait alors que vingt ans. La cérémonie du « mariage du siècle » se tint à la cathédrale Saint-Paul à Londres en juillet 1981. Ce jour-là, le carillon des églises résonnait dans tout le Royaume Uni. La foule s’amassait devant Buckingham Palace pour venir assister à l’union entre le prince Charles et Miss Diana Spencer. Les drapeaux britanniques vacillaient dans la brise, les banderoles flottaient. Les jeunes adolescentes étaient émues, c’était un rêve qui se réalisait pour toute une nation. Le fils ainé de la Reine d’Angleterre et Diana Spencer se diraient oui d’un instant à l’autre. Des milliers de personnes hurlaient le nom du prince Charles lorsque la berline traversa l’allée de Buckingham pour se rendre à la cathédrale. On n’avait pas encore vu autant de monde s’amasser dans les rues de Londres pour participer ne serait-ce qu’un instant à ce conte féerique. Trente-cinq milles invités étaient conviés et un milliard de téléspectateurs attendaient en haleine devant leur poste de télévision de voir la future princesse Diana. Elle foula le tapis rouge de la cathédrale, portant une robe sublime et une traine de huit mètres de long.

 

Alan Alfredo Geday

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