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La Liberté éclairant le monde, 1878


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Pour célébrer le centenaire de la déclaration d’indépendance des États-Unis, la victoire de l’Union dans la guerre de Sécession et en gage de l’amitié franco-américaine, l’idée d’un cadeau né. C’est une idée qui va marquer les générations pendant des centenaires, des populations d’immigrés arrivant sur la Terre Promise, et tout un peuple : le peuple des États-Unis d’Amérique.

 

Un soir, lors d’un dîner, le sculpteur français Frédéric Auguste Bartholdi sirote tranquillement son verre de whisky en compagnie de la haute société newyorkaise et de son président Ulysse S. Grant. Il est en visite à New York. Son plan est secret, et il a déjà repéré la virginité de l’île de Bedloe. Il est fasciné par ce lieu, car il serait idéal pour y installer cette merveilleuse idée. Mais quelle est cette idée ? Il souhaite concrétiser le souhait d’Édouard de Laboulaye en érigeant un monument commémoratif de l’indépendance des États-Unis. Afin de réaliser un tel projet, il faut des fonds, il faut payer les travailleurs, les artisans, les maçons. Heureusement, les Républicains de New York sont généreux. Ils participeront certainement à ce projet colossal. Si chacun y mettait de sa poche, ce projet verrait le jour. Bartholdi en est convaincu. En rentrant à Paris, il fait un modèle du visage de sa mère Charlotte qui l’attend avec impatience. Le projet est démesuré, la statue fera quarante-six mètres de haut ! Ainsi, Bartholdi choisit le cuivre, ce matériau léger, comme composant principal. La statue sera d’un brun rougeâtre brillant comme un penny américain à ses débuts. Le cuivre s’oxydant, la Liberté éclairant le monde deviendra rapidement verte, comme on la connaît. Quelques mois plus tard, Bartholdi récolte les fonds nécessaires de l’Union franco-américaine pour l’exécution de ce faramineux projet. Au Champs de Mars, les Parisiens entendent les coups de marteau, les grincements de lime, les cliquetis de chaînes. Partout une agitation, un brouhaha, un remue-ménage énorme. On se croirait dans une vaste usine.

 

Un modèle d’exécution en plâtre d’un peu plus de deux mètres est réalisé, à partir duquel un découpage des différentes parties de la statue est effectué. Pour chaque élément amené à sa taille définitive, on construit une structure en bois que l’on recouvre de plâtre. Des gabarits en bois sont positionnés sur la forme en plâtre modelé. Cela servira de moules pour le martelage des trois cents feuilles de cuivre d’une épaisseur de quelques millimètres chacune. Elles formeront l’enveloppe de la statue. Bartholdi s’inquiète de tant de complications. Mais c’est une étape essentielle pour accomplir son rêve de La Liberté éclairant le monde, comme il la nomme. Les ouvriers sont esquintés, les maçons épuisés, les ébénistes et les coffreurs sur le qui-vive. Il faut se dépêcher car le centenaire de l’indépendance américaine approche.

 

Gustave Eiffel prend en charge le projet en 1879 et préfère une structure métallique pour la statue enveloppée de ces fameuses trois cents feuilles de cuivre. Deux années s’écoulent. Les ouvriers sont affairés à rassembler les trois cents pièces d’une pesée de quatre-vingts tonnes chacune avec des vis. Et ce n’est pas une mince affaire ! La dernière pièce à visser est la fameuse tablette révélant la fameuse date d’indépendance des États-Unis en chiffre romain.

 

Le jour de l’inauguration de La liberté éclairant le monde, les Américains s’émerveillent. C’est la huitième merveille du monde !

 

La statue de la liberté est un symbole de l’Amérique. Pour les émigrants qui se pressent sur les étouffants entreponts des navires, la vue de la statue de la liberté équivaut à un passeport pour une vie meilleure, rendant peu importante l'éprouvante expérience de la quarantaine sur Ellis Island. Pour eux, la sobre statue et sa torche représentent la Terre promise. De cette idée générale est né un symbolisme encore plus général : La statue représente la liberté au sens large, la liberté des peuples face à ses oppresseurs. Il y a aussi un effet patriotique, brandir une torche est un symbole de résistance.

 

Alan Alfredo Geday

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