On l’oublie souvent, mais les États-Unis d’Amérique furent colonisés par les Anglais pendant trois cent ans. Un mélange de l’armée britannique, de milices loyalistes et de mercenaires hessois assurait la sécurité des treize colonies de la côte Est. Ainsi, les esclaves noirs venant d’Afrique de l’Ouest et des Caraïbes furent employés dans les plantations de coton, dans les champs de tabac, et le thé était exporté vers la Grande-Bretagne. Il fallait bien assurer le fameux « tea time » de dix-sept heures, cette boisson chaude servie avec un nuage de lait, un zeste de citron et quelques scones. Mais dans le courant des années 1770, les colons américains se révoltèrent contre Londres. Cette dernière leur refusa les terres indiennes situées à l’ouest des montagnes des Appalaches, et les Américains virent leurs taxes et leurs impôts augmenter alors qu’ils n’étaient même pas représentés au Parlement britannique. La révolution s’installa.
De nouvelles troupes des forces britanniques furent envoyées en Amérique. Mais en vain, les cargaisons de thé étaient sabotées, les plantations de coton étaient brûlées, les champs de tabac étaient pillés par les Révolutionnaires à qui vint en aide la marine française. Sous le commandement de George Washington, l’armée américaine et les patriotes gagnèrent la révolution. Les patriotes étaient les Anglais favorables à l’indépendance et aux insurrections. Les loyalistes aux forces britanniques fuirent le sol américain. Le traité de Paris fut signé en 1783 lorsque la Grande Bretagne reconnut l’indépendance des États-Unis, mettant ainsi fin à la guerre et à la révolution. George Washington fut alors le premier président des États-Unis d’Amérique.
Mais comment protéger le peuple sur un territoire si vaste du nord au sud, si inexploré d’est en ouest, si étendu sur la carte des puissances mondiales ? Comment l’Américain pouvait-t-il assurer sa protection face aux tyrannies gouvernementales ? La liste des personnes possédant une arme sur le sol américain avant la révolution était longue. Il s’agissait des milices loyalistes, des mercenaires hessois, de la marine française, de l’armée continentale permanente, des forces régulières et des milices d’États. Le 15 décembre 1791, le deuxième amendement fut ratifié par les pères fondateurs des États-Unis : « Le droit de chacun de posséder une arme ne doit être enfreint, parce qu’une milice bien organisée est nécessaire à la sécurité d’un État libre ».
Cette après-midi, le sheriff du Colorado, l’agent spécial du FBI d’Albuquerque et Robert Fulton, le sheriff du comté de Rio Blanco, se sont réunis en lieu secret afin de voir la nouvelle arme mise au point par le gouvernement pour la protection de tous les citoyens. Elle ne sera mise en vente que dans quelques mois.
— Alors ce petit bébé ! À quoi ressemble-t-il ? demande le sheriff du Colorado.
— Cette arme va grandir, elle est à la pointe de la technologie. C’est un vrai fusil à pompe capable de décharger huit balles par seconde, répond l’agent spécial du FBI.
— Mes policiers vont être ravis de leur nouveau cadeau, ajoute le sheriff de Rio Blanco. C’est notre tradition !
— Pas de tradition aux États-Unis, la seule que je connaisse à ce jour est Thanksgiving !
— C’est notre Constitution, réagit le sheriff du Colorado. Cette nouvelle arme ravira nos fermiers, nos agriculteurs, enfin tous nos citoyens, s’enthousiasme l’agent du FBI.
Alan Alfredo Geday
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