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Bientôt mon fils, 1942


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Mon fils ! Je t’aime tellement fort, tu es ma raison d’être. Tu es le courage qui m’habite pour aller me battre sur le front. Tu es la chaleur qui ma réchauffera quand j’arriverai en Afrique du Nord. Tu es mon fils ! En ce grand jour de froid, je dois partir, je dois partir pour défendre le Royaume, je dois quitter Londres pour aller sur le champ de bataille. Et c’est ce train qui va m’emmener sur les côtes de la mer du Nord pour enfin embarquer sur un bateau vers l’Afrique. Le champ de bataille n’est pas très loin. Je ne sais pas encore dans quelle région d’Afrique du Nord je serai affecté, mais j’espère bien dans la Huitième Armée Britannique. Cette prestigieuse armée qui garde l’Égypte et ses pyramides. Cette prestigieuse armée qui surveille le peuple égyptien et qui veille à la suprématie de l’Empire britannique. Mon fils ! Si seulement tu pouvais comprendre que l’Empire est en danger ! Les Nazis bombardent notre belle ville tous les jours. Mon fils ! Ce sont des missiles ennemis qui tombent sur notre chère ville, et je dois aller me battre pour mettre fin à toute cette cacophonie du démon. Mon fils ! Toute ces explosions sont un couteau dans le dos, il faut partir. La Huitième Armée Britannique détient les meilleurs soldats du Royaume. Tu peux compter sur ton père. Il est fier et courageux !

 

Et je ne suis pas le seul à partir. Mon fils, regarde tous ces jeunes anglais qui embarquent à bord de ce train. Certains n’ont jamais mis les pieds dans un train, n’ont jamais entendu la musique des pistons de la locomotive, ne connaissent pas le bruit des roues qui grincent sur les rails, ne connaissent pas la sensation des wagons qui s’entrechoquent. Quand le train s’arrêtera, j’embarquerai à bord d’un bateau pour l’Égypte, et je ne pourrai qu’admirer la grandeur des pyramides et la majesté des Pharaons d’antan. Mon fils ! Si les Pharaons étaient là, cette guerre n’auraient peut-être pas existé. La guerre est atroce, elle tue les hommes, elle ensanglante les femmes, déchire les enfants et réduit l’humanité en cendres. Mon fils ! J’ai confiance en la Huitième Armée Britannique. Le lieutenant-général Alan Cunningham est très compétent, judicieux, raisonné, et courageux. Il sait prendre des risques, il a l’art de la guerre dans le sang et détient le sens de la tactique. Mon fils n’ait pas peur ! Regarde tous ces enfants qui disent au revoir à leur père. On embarque tous vers le même destin, la victoire ! 

 

Bientôt mon fils ! On se reverra ! Quand l’Angleterre aura gagné, je t’emmènerai te promener, et on se tiendra la main. D’un père à un fils, je te le dis. Je t’aime très fort, et la guerre ne va pas nous séparer longtemps. Elle est une raison de t’aimer encore plus fort. Quand je ne serai pas là, quand je serai sur le champ de bataille, dans le désert égyptien, prend soin de ta mère. Sans elle, il n’y aurait pas d’amour entre toi te moi. Bientôt mon fils ! On se reverra ! Il faut que je parte, tu entends les coups de sifflets. Regarde tous les réquisitionnés qui montent à bord des wagons. Ils vont nous mener vers la victoire finale. Le sang coulera, certains d’entre nous mourront sur le champ de bataille, des mères verseront des larmes. La Huitième Armée Britannique mettra fin au calvaire qui secoue le continent et menace le Royaume. Elle aura vaincu. Londres est peut-être bombardée, mais elle restera à jamais invaincue !

 

Mon fils ! À bientôt !

 

Alan Alfredo Geday

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